LFIP-CDG SIMULATION PROJET UE

Nous 
Évidemment nos nationalités ne suffisent pas pour nous définir mais elles disent de nous notre diversité et notre ouverture sur l’Europe, sur l’Afrique, sur l’Asie et sur le monde

37 élèves : les plus nombreux sont de nationalité française mais aussi de nationalité égyptienne, canadienne, états-unienne, belge, camerounaise, chinoise, beninoise, tunisienne, nigerienne, suisse, italienne, mauritanienne, malienne...

Presque tous les acteurs de la question migratoire étaient donc réunis au sein des classes de première : français, européens, africains.

Tous nous sommes des enfants de migrants (personnes nées dans un pays qui vivent dans un autre pays plus d’un an) qui bénéficions de visas et qui avons le droit de traverser en toute légalité la grande majorité des frontières du monde. Pour nos parents la migration, l’expatriation en Chine a été une opportunité de carrière et nous sommes les mieux à même de mesurer la chance de pouvoir migrer.

Nous, élèves de l’étranger, qui sommes du bon côté de la mondialisation, qui sommes privilégiés, comprenons alors davantage l’inégalité fondamentale qui nous permet à nous de profiter de la migration et qui interdit à d’autres de le faire ou les force à mettre leur vie en péril pour le faire.

Il faudrait inventer un droit de migrer devant lequel tout le monde serait à égalité pour qu’il n’y ait pas une mondialisation à deux vitesses, à deux visages, heureuse ou dangereuse Nous, élèves de Pékin, représentons un peu le monde du XXIe siècle mondialisé, ouvert, mais aussi concerné et engagé

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Mr Bobin :
Enseignant en histoire-géographie depuis 20 ans au Lycée Français International de Pékin
Au delà de nos programmes, à l’origine de ce projet, un système de valeurs :
Même dans les conditions particulières de l’étranger, porter le plus haut possible l’exigence d’une Éducation Nationale publique.

Créer du nouveau, du lien et du collectif, ré-orienter l’éducation vers la Cité; tenter de convaincre nos élèves comme le dit Patrick Boucheron, « qu’ils n’arrivent pas trop tard...que rien n’est définitivement plié »; il faut leur faire entendre l’exigence du vers de Whitman « That the powerful play goes on and you may contribute a verse, » et celle de la question du professeur Keating dans le « Cercle des poètes disparus » « what will your verse be ? ». Enseigner c’est être redevable à la jeunesse car c’est elle qui nous oblige.

Il faut réaffirmer l’Europe, faire tomber les murs d’abord dans nos têtes, reconquérir méthodiquement l’espace de délibération collectif abandonné aux nouvelles sirènes d’une ancienne contrée. Donner à nos élèves toutes les armes pour ré-inventer le monde sur d’autres bases et ne pas être simplement les héritiers passifs et complices du monde d’hier pour continuer à reproduire toujours les mêmes schémas ad nauseam. C’était pourtant le grand espoir et l’obligation d’un monde renouvelé que portait la chute du mur de Berlin en 1989.

Enfin ce qui doit guider en permanence notre enseignement : Développer chez nos élèves le sens de l’ouverture, en emboitant le pas de Claude Levi-Strauss pour élargir toujours à son maximum le cercle de l’humanité : « Homo sum et humani nihil a me alienum puto » (Terence) « je suis homme et rien de ce qui est humain ne doit m’être étranger »

Aujourd'hui, nous pouvons dire que nous sommes conscients, et même affectés par cette question humaine. Vous pouvez suivre sur ce site le déroulé de ce projet. ENJOY